Quels sont les moyens de subsistance d’un club professionnel de football ? Cette question suscite de nombreuses réactions au vue surtout des budgets et des sommes considérables dépensées dans le monde du football. Il existe six types de recette pour un club professionnel : les recettes guichets c'est-à-dire les entrées au stade, les droits de retransmission ou les fameux droits télé, les sponsors, les indemnités de transfert reçues,  les recettes liées à la vente des produits dérivés (maillots et autres accessoires à l’effigie du club) mais elles sont forcément proportionnelles à la notoriété du club en question, et  les subventions publiques.


Ces dernières sont de différents ordres :
  • les infrastructures, les clubs professionnels de football utilisent souvent des infrastructures (stade, centre d’entrainement ou de formation) dont les coûts et les risques sont assumées par des collectivités locales, combien de clubs professionnels sont propriétaires de leurs installations ?, à ma connaissance très peu,
  • la sécurité, les matchs nécessitent d'importants services d'ordre (policiers et gendarmes) dont, ils n'assument pas le coût réel,
  • et enfin les subventions publiques, la loi est stricte: le total des subventions publiques que touche un club de foot ne peut pas dépasser 2,3 millions d’euros. 

Évidemment, les collectivités locales ont un objectif sous-jacent en finançant les clubs qu’ils soient amateurs ou professionnels. S’ils sont amateurs, il est plus question d’aider les clubs à exprimer au mieux les vertus premières de l’activité sportive, développement du lien social, amélioration de la santé des adhérents, intégration sociale de certaines populations... S’ils sont professionnels, le choix est plus dicté par la volonté de valoriser l’image de sa ville ou de sa région mais également de renforcer la fierté de l’appartenance à une ville.

Pourtant cette relation entre collectivités territoriales et clubs professionnels pose de nombreux problèmes, de nature à la fois politique, il est difficile de cautionner une intervention publique dans une société commerciale tel qu’un club professionnel, et juridique, il subsiste toujours un doute sur la légalité de certaines subventions ou de certains financements comme celui de nouveau stade par exemple.


Des stades qui coûtent chers et qui rapportent peu…


Ainsi, le Grand Stade de Lille a bénéficié d’une subvention à trois tiroirs : 15 millions en tant que stade de football (comme pour ceux de Valenciennes ou Calais), 15 autres millions comme équipement « multisports » et 15 derniers millions comme équipement polyvalent susceptible d’accueillir de grands événements festifs et culturels soit un total de 45 millions. Évidemment cette décision a fait grincer les dents de nombreux contribuables et ce en dépit des 3% que constitue cette somme sur le budget annuel d’investissement de 600 millions d’euros de la région. Pour la communauté urbaine, l’addition prendra la forme d’une redevance annuelle de l’ordre de 10 millions d’euros pendant trente et un ans. Et à côté des 45 millions d’euros de la Région, Martine Aubry table sur une participation de l’État de 43 millions. Depuis le début de la saison, le stade qui peut contenir 49 834 personnes en accueille en moyenne 40171 soit un taux de remplissage de 80.6%. Il faut rappeler que le LOSC accueillait l’année dernière 16971 spectateurs dans un stadium Nord qui pouvait en accueillir 17963 soit un taux de remplissage de 94.5%, ce qui prouve que l’enceinte n’est pas disproportionnée.  

Le projet de rénovation de nombreux stades dans le cadre de l’organisation de l’Euro 2016 suscite lui aussi de nombreuses interrogations. Les sommes mises en jeu sont considérables et les retombées économiques bien en deçà des annonces, hormis pour les géants du BTP qui s’en frottent par avance les mains. 

L’exemple portugais laisse songeur. Pour l’Euro 2008, le Portugal avait construit 9 stades entièrement neufs, alors que certains ne devaient pourtant pas accueillir plus de deux matches de la compétition. Aujourd'hui, le taux de remplissage de la Liga Sagres, l’équivalent de la ligue 1 portugaise, plafonne à 44%, en queue de peloton européen. Si l’exemple  portugais a été un fiasco pour les villes concernées, le Mondial 2006 en Allemagne fait figure d’opération modèle. En décidant de prioriser la mise à niveau des stades, les Allemands ont investi 1,4 milliard d'euros, dont la moitié en fonds privés, pour en construire cinq et en rénover sept, tous confortables et souvent multifonctionnels. La mise à niveau ou la rénovation d’un stade n’a pas besoin d’occasion particulière, exemple en Angleterre quand les propriétaires sont les clubs eux-mêmes ou de riches investisseurs: le seul stade d’Arsenal a coûté quelques 625 millions d’euros. En France, les projets sont souvent liés à l’organisation d’un évènement et comporte souvent beaucoup plus d’investissements publics que privés. L’organisation de l’Euro 2016 tente aujourd’hui de combler les retards pris par celle de la coupe du monde 1998, ce n’est pas un hasard si de grands projets concernent des stades non rénovés en 1998 comme Nice ou Lille. En effet, l’État français a dépensé 600 millions d'euros pour douze stades, mais à lui seul, le Stade de France, seul nouvelle enceinte construite depuis 1985, en a englouti 420 millions au détriment de profondes rénovations ou de nouvelles constructions modernes en région.

 A contrario des stades surdimensionnés construits au Portugal pour l'Euro 2004, la Suisse est citée en exemple pour son choix d'enceintes de taille raisonnable (pour la plupart entre 30 et 35.000 places) à l'occasion de l'édition 2008 de la même compétition. Aujourd’hui on sait que des villes, tel que Nancy, Rennes ou Nantes, ont jeté l’éponge concernant l’euro 2016 par crainte de devoir assumer des charges financières trop importantes et des surcoûts éventuels. Le Grand stade de Nice, l’Allianz riviera a un coût de 243,5 millions €, financé à hauteur de 69 millions par des subventions publiques : 16 pour la Ville de Nice, 6 pour la Métropole Nice Côte d'Azur, 20 pour le conseil général, 7 pour le conseil régional et 20 pour l'État. La durée du contrat conclu par la Ville de Nice avec Nice Eco Stadium, une filiale de Vinci, pour la conception, le financement, la construction, l'exploitation et la maintenance du Grand stade est de 30 ans. Pour apporter une part de capitaux privés et ainsi « alléger » la facture, la Ville de Nice a aussi passé un contrat de « naming » avec la compagnie d'assurance Allianz qui lui versera 1,8 million d'euros par an pendant neuf ans pour avoir le droit d'apposer son nom au stade. Le stade niçois est le plus cher des stades retenus pour l’Euro 2016. Il devrait pouvoir contenir environ 35 000 spectateurs. Son stade actuel, de 18896 places, accueillait en moyenne 9206 spectateurs la saison dernière soit un taux de remplissage de 49,8 % !

On se souvient tous des investissements consentis par les collectivités locales du côté de Grenoble pour construire le majestueux stade des Alpes, bijou de modernité et véritable fleuron des équipements sportifs. Aujourd'hui, le club de Grenoble, le GF38, a déposé le bilan puis a été relégué en CFA2, et n'attire plus que 2.000 spectateurs en moyenne, plongeant la municipalité dans un profond embarras. La MMArena au Mans a connu le même sort puisque le stade promis à connaitre la ligue 1 dès son inauguration n’a aujourd’hui connu que la ligue 2. Certes utilisé également pour des spectacles ou des rencontres de rugby, le club souffre en ligue 2 dans son stade bien trop grand.En effet, avec en moyenne 7.000 spectateurs lors des rencontres à domicile, le MMArena affiche un taux de remplissage de 28% quand il est de 40% en Ligue 2.

Contrairement à l’Allemagne ou l’Angleterre où les stades sont construits avec une part importante de fonds privés et où les taux de remplissage sont bien supérieurs à ceux de leurs homologues français, les clubs assurent une grande partie de leurs revenus avec les recettes billetterie. Ces recettes sont étroitement liées aux résultats de l’équipe pour beaucoup de clubs en France, seul un club tel que Lens peut se targuer de conserver son public en dépit de contre-performances qui l’ont mené en ligue 2. Un autre facteur entre en ligne de compte dans ce raisonnement c’est la corrélation entre la taille du stade et le nombre de spectateurs moyens qui va le fréquenter. La "juste taille" d'un stade se définit à partir de facteurs variés, parmi lesquels l'importance du bassin de population (il existe là aussi un lien entre la taille d’une ville et la réussite sportive de son club de football.) et celle du public potentiel. En résumé, n’est pas le Barça qui veut, un stade de 98 000 places avec 82 000 spectateurs de moyenne serait surdimensionné en France et dans beaucoup d’autres pays d’ailleurs.  En Italie,  la Juventus vient d'abandonner le Stade des Alpes et ses  67.000 places pour la Juventus Arena qui ne peut accueillir que 41.000 tifosis, pour un coût de construction très modéré de 120 millions d'euros...Ce changement n’est pas anodin puisque le club Turinois peinait à remplir le stade des Alpes auparavant. 

Une part de moins en moins importante dans le budget des subventions publiques


Un club est jugé professionnel à partir du moment où les recettes de manifestations payantes dépassent 1,2 million d'euros ou dont les rémunérations versées aux sportifs dépassent 800 000 euros, articles L. 122-1 et R. 122-1 du code du sport. A ce titre ils doivent constituer une société commerciale. Néanmoins, le club professionnel est constitué conjointement d'une association sportive (dite association « support ») et de la société commerciale qu'il a crée. La société commerciale gère la facette professionnelle et l’association support gère, quant à elle, le club amateur et exerce la plupart des missions d'intérêt général.
 Le cœur du débat se trouve ici en quoi des capitaux publics ont-ils leur place au sein  d’une société commerciale privée ?
Certes cette part est cadrée par la législation. En effet, un club professionnel ne peut pas percevoir plus de 30 % de subventions, dans la limite d’un maximum de 2,3 millions €. Néanmoins, les modèles sont en pleine mutation. Du côté des clubs, qu’ils soient en ligue 1 ou en ligue 2, on constate une baisse des subventions dans le budget des clubs (moins de 5 %) qui ont surtout profité de la manne financière constituée par les droits télé. Sa part a beau n’être que marginal, la subvention constitue tout de même une manière de réduire les conséquences des aléas sportifs dans le budget des clubs. En ligue 2 principalement, les subventions conservent une fonction importante dans les budgets des clubs en dépit d’un recul en terme de poids car elles permettent de stabiliser les recettes du fait de leur régularité. Ainsi, le Montpellier Hérault sport club, désormais champion de la ligue 1 de football, bénéficie de 1 570 300 euros de subvention pour 2012. Le PSG a vu sa subvention réduite par la mairie depuis son rachat par QSI en 2010 de 250 000 € par an, il a reçu cette année 1 million d' €. Il faut également rajouter que bien souvent les subventions publiques vont vers ces associations sportives en charge du football amateur. Par exemple,  L’association LOSC bénéficie encore d’une subvention de 50 000 euros de la ville de Lille en 2012. Elle gère la section amateur du club et à ce titre bénéficie des subventions de la ville de Lille depuis de nombreuses années. Malgré tous  ces garde-fous, certains clubs n’hésitent pas à contourner le système en employant pour cela plusieurs subterfuges. 

Le premier est de multiplier les interlocuteurs car parfois une commune ne peut verser elle seule une subvention trop importante. En 2005, le club de football Clermont Foot Auvergne a ainsi touché une somme de 381 500 euros de la commune, 152 000 euros de la communauté d'agglomération et 500 000 euros de la région Auvergne. Toutefois, nous l’avons vu auparavant le montant cumulé des subventions ne peut excéder 2,3 millions d'euros par saison sportive.

Un autre subterfuge  est de créer des fondations. La Ville de Paris a ainsi versé au Paris Saint Germain en 2005-2006 une subvention annuelle de 2,15 millions d'euros au titre de sa mission "d'éducation, d'intégration et de cohésion sociale". Là où le bas blesse c’est que ces missions sont assurées par la Fondation PSG, une entité à part, à laquelle le PSG le club n'a reversé que 176 000 euros sur les 2,15 millions. La fondation touche par ailleurs plus d'un million d'euros des subventions de l'Etat, du Conseil régional et du conseil général des Yvelines. Bien sûr depuis l’arrivée de QSI aux commandes du club parisien, il n’a plus besoin d’avoir recours à ce type d’astuce.

Une énorme fossé financier entre les deux coupes Européennes


La prestigieuse ligue des champions réunit tous les ans les meilleurs clubs européens et évidemment à ce titre génère de gros profits pour les clubs engagés. On comprend mieux l’engouement suscité par cette compétition et le manque à gagner constitué par une non- participation, à ce titre l’exemple Lyonnais en 2012 est frappant. Le club a été obligé de vendre une partie de ces joueurs majeurs uniquement pour équilibrer les comptes après une saison qui ne lui a pas permis de se qualifier pour la ligue des champions.
Les recettes liées à la Ligue des champions sont distribuées aux 32 clubs participants en trois catégories:
  • Une part fixe dite « bonus de participation », 7,1 millions d'euros versé dès la qualification à la phase de poule acquise,
  • Une part variable indexée sur les résultats sportifs dans la compétition, durant les poules, chaque victoire rapporte 800 000 €, une défaite la moitié, soit 400 000€ et un match nul 600.000€. Après lors des éliminations directes, remporter un huitième de finale rapporte 3 millions d'euros, un quart de finale  3,3 millions d'euros, une demi-finale  4,2 millions d'euros, échouer en finale rapporte tout de même 5,5 millions d'euros et enfin soulever la fameuse coupe aux grandes oreilles ramène 9 millions d'euros dans les caisses du vainqueur.
  • Une part appelées « market pool » liée aux droits télévisuels obtenus dans chaque pays.
Par exemple, en 2010-2011, l’OM a obtenu 25,085 millions d’euros très précisément au total dont une part de 11,685 millions d’euros contre 9,656M€ à l’OL et 5,720M€ à l’AJ Auxerre, les autres clubs français engagés cette saison-là.
A côté l’Europa league fait figure de parent pauvre. Chaque club qui se qualifie pour les phases de poule reçoit une prime de participation de 640 000 €. Ils reçoivent ensuite une prime par match de 60 000€ à laquelle s’ajoute 140 000 € pour une victoire et 70 000 € pour un nul en phase de groupes. À partir de la phase à élimination directe, les clubs participant aux 16es de finale recevront 200 000 € chacun, les clubs en 8es 300 000 €, les quarts de finaliste 400 000 € et les demi-finalistes 700 000 €. Le vainqueur de l'UEFA Europa League pourra se voir versé 3 M€ et le finaliste 2 M€. A cela il faut ajouter la prime variable liée aux droits télé et à leur répartition en fonction de la part de marché du club concerné. A titre d’exemple,  le vainqueur 2010-2011 le FC Porto touché 7 837 046 € de la part de l'UEFA après son très beau parcours ponctué par une victoire en finale, à Dublin. La répartition des gains de Porto est de 6,37 M€ pour ses résultats et 1,47 M€ pour les droits TV.

Le fossé entre la LDC et l’Europa League ne se réduit pas. Malgré la création d’une nouvelle formule pour la défunte coupe UEFA, les écarts de revenus ne se réduisent pas entre les deux compétitions continentales. Le premier club du classement issu de l’Europa League ne pointe qu’au 31ème rang. Il s’agit de Villarreal. Le vainqueur de la compétition, le FC Porto, ne se situe qu’au 34ème rang avec 7,837 M d’euros. 

Voici le classement des revenus lors de l’exercice 2010/2011…
Rang
Club
Pays
Compétition européenne
Somme
1.
Manchester United
Angleterre
LDC
53,197 M€
2.
FC Barcelone
Espagne
LDC
51,025 M€
3.
Chelsea FC
Angleterre
LDC
44,523 M€
4.
Schalke 04
Allemagne
LDC
39,750 M€
5.
Real Madrid
Espagne
LDC
39,288 M€
6.
Inter Milan
Italie
LDC
37,982 M€
7.
Bayern Munich
Allemagne
LDC
32,562 M€
8.
Tottenham
Angleterre
LDC
31,133 M€
9.
AS Rome
Italie
LDC
30,087 M€
10.
Arsenal FC
Angleterre
LDC
29,983 M€
11.
Milan AC
Italie
LDC
25,790 M€
12.
Olympique de Marseille
France
LDC
25,085 M€
13.
Valence
Espagne
LDC
24,056 M€
14.
Olympique Lyonnais
France
LDC
22,656 M€
15.
Panathinaikos
Grèce
LDC
22,370 M€
16.
Shakhtar Donetsk
Ukraine
LDC
21,288 M€
17.
Copenhague
Danemark
LDC
21,248 M€
18.
Bursaspor
Turquie
LDC
20,048 M€
19.
Glasgow Rangers
Ecosse
LDC + EL
19,25 M€
20.
CFR Cluj
Roumanie
LDC
18,412 M€
21.
Werder Brême
Allemagne
LDC
17,456 M€
22.
SC Braga
Portugal
LDC + EL
16,37 M€
23.
Spartak Moscou
Russie
LDC + EL
15,853 M€
24.
FC Twente
Pays-Bas
LDC + EL
14,58 M€
25.
Rubin Kazan
Russie
LDC + EL
14,044 M€
26.
Benfica
Portugal
LDC + EL
13,762 M€
27.
AJ Auxerre
France
LDC
13,720 M€
28.
Ajax Amsterdam
Pays-Bas
LDC + EL
12,918 M€
29.
FC Basel
Suisse
LDC + EL
11,201 M€
30.
Hapoel Tel-Aviv
Israël
LDC
10,104 M€
31.
Villarreal
Espagne
EL
9,048 M€
32.
FK Partizan
Serbie
LDC
8,510 M€
33.
Besiktas
Turquie
EL
8,463 M€
34.
FC Porto
Portugal
EL
7,837 M€
35.
Bayer Leverkusen
Allemagne
EL
7,422 M€

 

La grosse galette des droits télé


Le petit jeu des droits télé rapportent beaucoup aux clubs de ligue 1 et constituent une part importante de leurs revenus. Rappelons le principe 48,9% du pactole est divisé en parts égales, 24,5% est distribué en fonction du classement sportif de la saison en cours, 4,9% selon le classement sportif des 5 saisons d’avant et 21,7% selon le nombre de passages télés des 5 saisons écoulées dont la dernière.

le classement pour la saison 2011-2012

clubs
montant des droits télé
1
 Olympique Lyonnais :
43 822 312
2
 Paris SG :
43 280 881
3
 Olympique de Marseille :
39 519 199
4
 Lille :
38 064 749
5
Bordeaux :
36 519 400
6
 Montpellier :
35 310 891
7
 Stade Rennais :
30 657 967
8
 AS Saint-Étienne :
29 282 176
9
 Toulouse :
26 988 139
10
 Evian TG :
19 944 435
11
AS Nancy Lorraine :
19 909 661
12
 Valenciennes :
19 759 237
13
Lorient :
18 853 413
14
Nice :
18 804 076
15
 Sochaux :
18 232 434
16
 Auxerre :
17 810 113
17
 Brest :
16 810 632
18
 Ajaccio :
16 075 228
19
 Caen :
14 490 563
20
 Dijon :
13 724 368

En Angleterre, le mode de calcul des droits télé profitent de manière assez partagée à tous les clubs. Tous les clubs de Premier League ont un pactole assuré de 32,4 millions de livres (40,6 millions d’euros). A cela s’ajoute environ 570 000 livres (715 000 euros) par match retransmis à la TV et 755 000 livres (946 000 euros) par place gagnée en championnat. Si on compare  les deux systèmes, le moins bien loti des clubs Anglais gagne autant que l’OM soit le troisième au classement des clubs Français. Certes, les montants distribués sont plus importants mais répartis plus équitablement


A titre de  comparaison, le même classement en premier league

clubs
montant des droits télé
1
 Manchester City
£60.6m
2
 Manchester United
£60.3m
3
 Tottenham
£57.3m
4
 Chelsea
£54.4m
5
 Liverpool
 £54.4m
6
 Newcastle
£54.2m
7
 Arsenal
£56.2m
8
 Everton
£48.9m
9
 Fulham
£47.4m
10
 West Brom
£46.6m
11
 Swansea
£45.9m
12
 Norwich
£45.6m
13
 Sunderland
£44.4m
14
 Stoke
£43.6m
15
 QPR
£43.3m
16
 Wigan
£42.8m
17
 Aston Villa
 £42.1m
18
 Bolton
£40.6m
19
Blackburn
 £40.3m
20
 Wolves
£39.1m

La part du sponsoring


La Ligue de Football Professionnel a mis fin courant juin aux restrictions gouvernant les règles de sponsoring à la demande de différents clubs de Ligue 1 et Ligue 2. Désormais, chaque club pourra avoir le nombre de sponsors qu’il souhaite et les afficher où il l’entend. La mesure n’a pas fait de bruit mais elle aura un impact économique important pour les clubs pros français. Pour combattre la baisse des revenus liés au sponsoring suite à la crise économique, la LFP a mis fin aux différentes règles limitant le nombre ainsi que l’emplacement des sponsors sur les maillots et shorts des différents clubs. La limite de 6 sponsors sur le maillot et le short est désormais obsolète.
Les entreprises qui choisissent d’investir dans le football le font pour un raison simple, la visibilité dont dispose le football auprès des médias va permettre à la marque de se montrer. Seulement, cette vitrine a un coût 6 millions d'euros en moyenne pour un club "phare" de Ligue 1 (Marseille, Lyon, Bordeaux, PSG...), 2 millions d'euros pour un club plus modeste en ligue 1 contre 500 000 euros par an en moyenne en ligue 2. Bien souvent en plus du sponsoring maillot, des petits avantages sont négociés comme la mise à disposition de voitures, quand le sponsor est un constructeur automobile. Pour le club, l’intérêt est purement financier.  Maintenant au niveau Européen,  les clubs français  sont bien loin derrière  leurs homologues, 25 millions d'euros par an pour Manchester United avec Aon ou pour le Bayern Munich avec Deutsche Telekom, 30 millions d'euros pour Barcelone avec Qatar Foundation, mais pas seulement, des clubs à la réputation plus modeste sont largement devant, Wolfsburg avec Volkswagen pour 20M€ par an, Sunderland en Angleterre avec Invest in Africa 25,7M€. Et on ne parle que de sponsoring maillot !

Une autre option en terme de sponsoring est de plus en plus répandu le naming, à savoir donner à un stade ou une salle le nom d’un annonceur. Cela se fait déjà en Allemagne avec le Bayern Munich et son Allianz Arena, en Angleterre avec l’Emirates Stadium, l’antre d’Arsenal ou aux Pays-Bas avec le Philips Stadion du PSV Eindhoven. Les sommes peuvent être extrêmement intéressantes pour les clubs. Arsenal a signé pour 150 millions d’euros sur 15 ans avec Emirates alors que le Bayern Munich en a eu 50 millions de moins pour la même durée avec Allianz. Le naming, un deal gagnant-gagnant pour le club qui s’assure une source de revenus relativement importante et à l’annonceur une visibilité unique et donc une opportunité unique de communication auprès du public consommateur. Cette stratégie se répand peu à peu en France avec les derniers stades, la MMArena au Mans ou l’Allianz riviera à Nice.

En termes de revenus il faut complètement mettre de côté ces clubs portés par des capitaux à la provenance exotique(le Qatar pour Paris ou Malaga, la Russie pour Chelsea ou Monaco) mais au combien rémunérateur.  A l’approche de la réforme du fair-play financier voulue par Michel Platini, ces clubs doivent trouver une solution pour ne pas dépenser plus d’argent qu’ils n’en gagnent. Une voie pour contourner cette réforme pourrait être tracé par le PSG si la rumeur concernant un  contrat de sponsoring maillot entre la Qatar National Bank et le club Parisien était signé pour la somme de 100M€.

Les recettes des clubs professionnels sont multiples et se doivent aujourd’hui de les faire parvenir à un équilibre. Poussé par le fair-play financier, les clubs majeurs doivent devenir des entreprises qui misent plus sur leur rentabilité que sur des mécènes richissimes. La crise économique ne permet plus aujourd’hui non plus aux collectivités locales de soutenir à bout de bras les clubs comme elles l’ont fait à une époque. Demain, si les grands clubs veulent devenir fiables ce ne sont pas seulement les recettes qui devront être maitrisés mais surtout les dépenses et parmi elles, les salaires des joueurs devenus depuis bien longtemps hors norme.
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