Quels sont
les moyens de subsistance d’un club professionnel de football ? Cette
question suscite de nombreuses réactions au vue surtout des budgets et des
sommes considérables dépensées dans le monde du football. Il existe six types
de recette pour un club professionnel : les recettes guichets c'est-à-dire
les entrées au stade, les droits de retransmission ou les fameux droits télé,
les sponsors, les indemnités de transfert reçues, les recettes liées à la vente des produits
dérivés (maillots et autres accessoires à l’effigie du club) mais elles sont
forcément proportionnelles à la notoriété du club en question, et les subventions publiques.
Ces
dernières sont de différents ordres :
- les infrastructures, les clubs professionnels de football utilisent souvent des infrastructures (stade, centre d’entrainement ou de formation) dont les coûts et les risques sont assumées par des collectivités locales, combien de clubs professionnels sont propriétaires de leurs installations ?, à ma connaissance très peu,
- la sécurité, les matchs nécessitent d'importants services d'ordre (policiers et gendarmes) dont, ils n'assument pas le coût réel,
- et enfin les subventions publiques, la loi est stricte: le total des subventions publiques que touche un club de foot ne peut pas dépasser 2,3 millions d’euros.
Évidemment,
les collectivités locales ont un objectif sous-jacent en finançant les clubs
qu’ils soient amateurs ou professionnels. S’ils sont amateurs, il est plus
question d’aider les clubs à exprimer au mieux les vertus premières de
l’activité sportive, développement du lien social, amélioration de la santé des
adhérents, intégration sociale de certaines populations... S’ils sont
professionnels, le choix est plus dicté par la volonté de valoriser l’image de
sa ville ou de sa région mais également de renforcer la fierté de
l’appartenance à une ville.
Pourtant cette relation entre collectivités
territoriales et clubs professionnels pose de nombreux problèmes,
de nature à la
fois politique, il est difficile de cautionner une intervention publique dans
une société commerciale tel qu’un club professionnel, et juridique, il subsiste
toujours un doute sur la légalité de certaines subventions ou de certains
financements comme celui de nouveau stade par exemple.
Des stades qui coûtent chers et qui rapportent peu…
Ainsi, le Grand Stade de Lille a
bénéficié d’une subvention à trois tiroirs : 15 millions en tant que stade de football (comme pour ceux de
Valenciennes ou Calais), 15
autres millions comme équipement « multisports » et 15 derniers millions
comme équipement polyvalent susceptible d’accueillir de grands événements
festifs et culturels soit un total de 45 millions. Évidemment cette décision a fait grincer les dents de nombreux
contribuables et ce en dépit des 3% que constitue cette somme sur le budget annuel d’investissement de
600 millions d’euros de la région. Pour la communauté urbaine, l’addition prendra la
forme d’une redevance annuelle de l’ordre de 10 millions d’euros pendant trente
et un ans. Et à côté des 45 millions d’euros de la Région, Martine Aubry table sur
une participation de l’État de 43 millions. Depuis le début de la
saison, le stade qui peut contenir 49 834 personnes en accueille en
moyenne 40171 soit un taux de remplissage de 80.6%. Il faut rappeler que le
LOSC accueillait l’année dernière 16971 spectateurs dans un stadium Nord qui
pouvait en accueillir 17963 soit un taux de remplissage de 94.5%, ce qui prouve
que l’enceinte n’est pas disproportionnée.
Le projet de rénovation de nombreux stades dans le
cadre de l’organisation de l’Euro 2016 suscite lui aussi de nombreuses
interrogations. Les sommes mises en jeu sont considérables et les retombées
économiques bien en deçà des annonces, hormis pour les géants du BTP qui s’en
frottent par avance les mains.
L’exemple
portugais laisse songeur. Pour l’Euro 2008, le Portugal avait construit 9
stades entièrement neufs, alors que certains ne devaient pourtant pas
accueillir plus de deux matches de la compétition. Aujourd'hui, le taux de
remplissage de la Liga Sagres, l’équivalent de la ligue 1 portugaise, plafonne
à 44%, en queue de peloton européen. Si l’exemple portugais a été un fiasco pour les villes
concernées, le Mondial 2006 en Allemagne fait figure d’opération modèle. En
décidant de prioriser la mise à niveau des stades, les Allemands ont investi
1,4 milliard d'euros, dont la moitié en fonds privés, pour en construire cinq
et en rénover sept, tous confortables et souvent multifonctionnels. La mise à
niveau ou la rénovation d’un stade n’a pas besoin d’occasion particulière,
exemple en Angleterre quand les propriétaires sont les clubs eux-mêmes ou de
riches investisseurs: le seul stade d’Arsenal a coûté quelques 625 millions
d’euros. En France, les projets sont souvent liés à l’organisation d’un
évènement et comporte souvent beaucoup plus d’investissements publics que
privés. L’organisation de l’Euro 2016 tente aujourd’hui de combler les retards
pris par celle de la coupe du monde 1998, ce n’est pas un hasard si de grands
projets concernent des stades non rénovés en 1998 comme Nice ou Lille. En
effet, l’État français a dépensé 600 millions d'euros pour douze stades, mais à
lui seul, le Stade de France, seul nouvelle enceinte construite depuis 1985, en
a englouti 420 millions au détriment de profondes rénovations ou de
nouvelles constructions modernes en région.
A contrario des stades
surdimensionnés construits au Portugal pour l'Euro 2004, la Suisse est citée en
exemple pour son choix d'enceintes de taille raisonnable (pour la plupart entre
30 et 35.000 places) à l'occasion de l'édition 2008 de la même compétition. Aujourd’hui
on sait que des villes, tel que Nancy, Rennes ou Nantes, ont jeté l’éponge concernant
l’euro 2016 par crainte de devoir assumer des charges financières trop
importantes et des surcoûts éventuels. Le Grand stade de Nice, l’Allianz riviera
a un coût de 243,5 millions €, financé à hauteur de 69 millions par des
subventions publiques : 16 pour la Ville de Nice, 6 pour la Métropole Nice Côte
d'Azur, 20 pour le conseil général, 7 pour le conseil régional et 20 pour
l'État. La durée du contrat conclu par la Ville de Nice avec Nice Eco Stadium,
une filiale de Vinci, pour la conception, le financement, la construction,
l'exploitation et la maintenance du Grand stade est de 30 ans. Pour apporter
une part de capitaux privés et ainsi « alléger » la facture, la Ville de Nice a
aussi passé un contrat de « naming » avec la compagnie d'assurance
Allianz qui lui versera 1,8 million d'euros par an pendant neuf ans pour avoir
le droit d'apposer son nom au stade. Le stade niçois est le plus cher des stades
retenus pour l’Euro 2016. Il devrait pouvoir contenir environ 35 000 spectateurs.
Son stade actuel, de 18896 places, accueillait en moyenne 9206 spectateurs la
saison dernière soit un taux de remplissage de 49,8 % !
On se
souvient tous des investissements consentis par les collectivités locales du
côté de Grenoble pour construire le majestueux stade des Alpes, bijou de
modernité et véritable fleuron des équipements sportifs. Aujourd'hui, le club
de Grenoble, le GF38, a déposé le bilan puis a été relégué en CFA2, et n'attire
plus que 2.000 spectateurs en moyenne, plongeant la municipalité dans un
profond embarras. La MMArena au Mans a connu le même sort puisque le stade
promis à connaitre la ligue 1 dès son inauguration n’a aujourd’hui connu que la
ligue 2. Certes utilisé également pour des spectacles ou des rencontres de
rugby, le club souffre en ligue 2 dans son stade bien trop grand.En effet, avec
en moyenne 7.000 spectateurs lors des rencontres à domicile, le MMArena affiche
un taux de remplissage de 28% quand il est de 40% en Ligue 2.
Contrairement
à l’Allemagne ou l’Angleterre où les stades sont construits avec une part
importante de fonds privés et où les taux de remplissage sont bien supérieurs à
ceux de leurs homologues français, les clubs assurent une grande partie de
leurs revenus avec les recettes billetterie. Ces recettes sont étroitement
liées aux résultats de l’équipe pour beaucoup de clubs en France, seul un club
tel que Lens peut se targuer de conserver son public en dépit de
contre-performances qui l’ont mené en ligue 2. Un autre facteur entre en ligne
de compte dans ce raisonnement c’est la corrélation entre la taille du stade et
le nombre de spectateurs moyens qui va le fréquenter. La "juste
taille" d'un stade se définit à partir de facteurs variés, parmi lesquels
l'importance du bassin de population (il
existe là aussi un lien entre la taille d’une ville et la réussite sportive de
son club de football.)
et celle du public potentiel. En résumé, n’est pas le Barça qui veut, un stade
de 98 000 places avec 82 000 spectateurs de moyenne serait surdimensionné
en France et dans beaucoup d’autres pays d’ailleurs. En Italie,
la Juventus vient d'abandonner le Stade des Alpes et ses 67.000 places pour la Juventus Arena qui ne
peut accueillir que 41.000 tifosis, pour un coût de construction très modéré de
120 millions d'euros...Ce changement n’est pas anodin puisque le club Turinois
peinait à remplir le stade des Alpes auparavant.
Une part de moins en moins importante dans le budget des subventions publiques
Un club est
jugé professionnel à partir du moment où les recettes de
manifestations payantes dépassent 1,2 million d'euros ou
dont les rémunérations versées aux sportifs dépassent 800 000 euros, articles L. 122-1 et R. 122-1 du
code du sport. A ce titre ils doivent constituer une société commerciale. Néanmoins,
le club professionnel est constitué conjointement d'une association sportive
(dite association « support ») et de la société commerciale qu'il a
crée. La société commerciale gère la facette professionnelle et l’association
support gère, quant à elle, le club amateur et exerce la plupart des missions
d'intérêt général.
Le cœur du débat se trouve ici en quoi des capitaux publics
ont-ils leur place au sein d’une société
commerciale privée ?
Certes cette
part est cadrée par la législation. En effet, un club professionnel ne peut pas
percevoir plus de 30 % de subventions, dans la limite d’un maximum
de 2,3 millions €. Néanmoins, les modèles sont en pleine mutation. Du côté des
clubs, qu’ils soient en ligue 1 ou en ligue 2, on constate une baisse des
subventions dans le budget des clubs (moins de 5 %) qui ont surtout profité de
la manne financière constituée par les droits télé. Sa part a beau n’être que
marginal, la subvention constitue tout de même une manière de réduire les
conséquences des aléas sportifs dans le budget des clubs. En ligue 2
principalement, les subventions conservent une fonction importante dans les
budgets des clubs en dépit d’un recul en terme de poids car elles permettent de
stabiliser les recettes du fait de leur régularité. Ainsi, le Montpellier
Hérault sport club, désormais champion de la ligue 1 de football, bénéficie de 1
570 300 euros de subvention pour
2012. Le PSG a vu sa subvention réduite par la mairie depuis son rachat par QSI
en 2010 de 250 000 € par an, il a reçu cette année 1 million d' €. Il faut
également rajouter que bien souvent les subventions publiques vont vers ces
associations sportives en charge du football amateur. Par exemple, L’association LOSC bénéficie encore d’une subvention de
50 000 euros de la ville
de Lille en 2012. Elle gère la section amateur du club et à ce titre bénéficie
des subventions de
la ville de Lille depuis de
nombreuses années. Malgré tous ces
garde-fous, certains clubs n’hésitent pas à contourner le système en employant
pour cela plusieurs subterfuges.
Le premier est de multiplier les
interlocuteurs car parfois une commune ne peut verser elle seule une subvention
trop importante. En 2005, le
club de football Clermont Foot Auvergne a ainsi touché une somme de
381 500 euros de la commune, 152 000 euros de la communauté
d'agglomération et 500 000 euros de la région Auvergne. Toutefois,
nous l’avons vu auparavant le montant cumulé des subventions ne peut excéder
2,3 millions d'euros par saison sportive.
Un autre
subterfuge est de créer des fondations.
La Ville de Paris a ainsi versé au Paris Saint Germain en 2005-2006 une
subvention annuelle de 2,15 millions d'euros au titre de sa mission
"d'éducation, d'intégration et de cohésion sociale". Là où le bas
blesse c’est que ces missions sont assurées par la Fondation PSG, une entité à
part, à laquelle le PSG le club n'a reversé que 176 000 euros sur les
2,15 millions. La fondation touche par ailleurs plus d'un million d'euros des
subventions de l'Etat, du Conseil régional et du conseil général des Yvelines.
Bien sûr depuis l’arrivée de QSI aux commandes du club parisien, il n’a plus
besoin d’avoir recours à ce type d’astuce.
Une énorme fossé financier entre les deux coupes Européennes
La prestigieuse ligue des champions réunit
tous les ans les meilleurs clubs européens et évidemment à ce titre génère de
gros profits pour les clubs engagés. On comprend mieux l’engouement suscité par
cette compétition et le manque à gagner constitué par une non- participation, à
ce titre l’exemple Lyonnais en 2012 est frappant. Le club a été obligé de
vendre une partie de ces joueurs majeurs uniquement pour équilibrer les comptes
après une saison qui ne lui a pas permis de se qualifier pour la ligue des
champions.
Les recettes
liées à la Ligue des champions sont distribuées aux 32 clubs participants en
trois catégories:
- Une part fixe dite « bonus de participation », 7,1 millions d'euros versé dès la qualification à la phase de poule acquise,
- Une part variable indexée sur les résultats sportifs dans la compétition, durant les poules, chaque victoire rapporte 800 000 €, une défaite la moitié, soit 400 000€ et un match nul 600.000€. Après lors des éliminations directes, remporter un huitième de finale rapporte 3 millions d'euros, un quart de finale 3,3 millions d'euros, une demi-finale 4,2 millions d'euros, échouer en finale rapporte tout de même 5,5 millions d'euros et enfin soulever la fameuse coupe aux grandes oreilles ramène 9 millions d'euros dans les caisses du vainqueur.
- Une part appelées « market pool » liée aux droits télévisuels obtenus dans chaque pays.
Par exemple,
en 2010-2011, l’OM a obtenu 25,085 millions d’euros très précisément au total
dont une part de 11,685 millions d’euros contre 9,656M€ à l’OL et 5,720M€ à
l’AJ Auxerre, les autres clubs français engagés cette saison-là.
A côté
l’Europa league fait figure de parent pauvre. Chaque club qui se qualifie pour
les phases de poule reçoit une prime de participation de 640 000 €. Ils
reçoivent ensuite une prime par match de 60 000€ à laquelle s’ajoute 140
000 € pour une victoire et 70 000 € pour un nul en phase de groupes. À partir
de la phase à élimination directe, les clubs participant aux 16es de finale
recevront 200 000 € chacun, les clubs en 8es 300 000 €, les quarts de finaliste
400 000 € et les demi-finalistes 700 000 €. Le vainqueur de l'UEFA Europa
League pourra se voir versé 3 M€ et le finaliste 2 M€. A cela il faut ajouter
la prime variable liée aux droits télé et à leur répartition en fonction de la
part de marché du club concerné. A titre d’exemple, le vainqueur 2010-2011 le FC Porto touché
7 837 046 € de la part de l'UEFA après son très beau parcours
ponctué par une victoire en finale, à Dublin. La répartition des gains de Porto
est de 6,37 M€ pour ses résultats et 1,47 M€ pour les droits TV.
Le fossé entre la LDC
et l’Europa League ne se réduit pas. Malgré la création d’une nouvelle formule pour la défunte coupe
UEFA, les écarts de revenus ne se réduisent pas entre les deux compétitions
continentales. Le premier club du classement issu de l’Europa League ne pointe
qu’au 31ème rang. Il s’agit de Villarreal. Le vainqueur de la
compétition, le FC Porto, ne se situe qu’au 34ème rang avec 7,837 M
d’euros.
Voici le classement
des revenus lors de l’exercice 2010/2011…
Rang
|
Club
|
Pays
|
Compétition européenne
|
Somme
|
1.
|
Manchester United
|
Angleterre
|
LDC
|
53,197 M€
|
2.
|
FC Barcelone
|
Espagne
|
LDC
|
51,025 M€
|
3.
|
Chelsea FC
|
Angleterre
|
LDC
|
44,523 M€
|
4.
|
Schalke 04
|
Allemagne
|
LDC
|
39,750 M€
|
5.
|
Real Madrid
|
Espagne
|
LDC
|
39,288 M€
|
6.
|
Inter Milan
|
Italie
|
LDC
|
37,982 M€
|
7.
|
Bayern Munich
|
Allemagne
|
LDC
|
32,562 M€
|
8.
|
Tottenham
|
Angleterre
|
LDC
|
31,133 M€
|
9.
|
AS Rome
|
Italie
|
LDC
|
30,087 M€
|
10.
|
Arsenal FC
|
Angleterre
|
LDC
|
29,983 M€
|
11.
|
Milan AC
|
Italie
|
LDC
|
25,790 M€
|
12.
|
Olympique de Marseille
|
France
|
LDC
|
25,085 M€
|
13.
|
Valence
|
Espagne
|
LDC
|
24,056 M€
|
14.
|
Olympique Lyonnais
|
France
|
LDC
|
22,656 M€
|
15.
|
Panathinaikos
|
Grèce
|
LDC
|
22,370 M€
|
16.
|
Shakhtar Donetsk
|
Ukraine
|
LDC
|
21,288 M€
|
17.
|
Copenhague
|
Danemark
|
LDC
|
21,248 M€
|
18.
|
Bursaspor
|
Turquie
|
LDC
|
20,048 M€
|
19.
|
Glasgow Rangers
|
Ecosse
|
LDC + EL
|
19,25 M€
|
20.
|
CFR Cluj
|
Roumanie
|
LDC
|
18,412 M€
|
21.
|
Werder Brême
|
Allemagne
|
LDC
|
17,456 M€
|
22.
|
SC Braga
|
Portugal
|
LDC + EL
|
16,37 M€
|
23.
|
Spartak Moscou
|
Russie
|
LDC + EL
|
15,853 M€
|
24.
|
FC Twente
|
Pays-Bas
|
LDC + EL
|
14,58 M€
|
25.
|
Rubin Kazan
|
Russie
|
LDC + EL
|
14,044 M€
|
26.
|
Benfica
|
Portugal
|
LDC + EL
|
13,762 M€
|
27.
|
AJ Auxerre
|
France
|
LDC
|
13,720 M€
|
28.
|
Ajax Amsterdam
|
Pays-Bas
|
LDC + EL
|
12,918 M€
|
29.
|
FC Basel
|
Suisse
|
LDC + EL
|
11,201 M€
|
30.
|
Hapoel Tel-Aviv
|
Israël
|
LDC
|
10,104 M€
|
31.
|
Villarreal
|
Espagne
|
EL
|
9,048 M€
|
32.
|
FK Partizan
|
Serbie
|
LDC
|
8,510 M€
|
33.
|
Besiktas
|
Turquie
|
EL
|
8,463 M€
|
34.
|
FC Porto
|
Portugal
|
EL
|
7,837 M€
|
35.
|
Bayer Leverkusen
|
Allemagne
|
EL
|
7,422 M€
|
La grosse galette des droits télé
Le petit jeu
des droits télé rapportent beaucoup aux clubs de ligue 1 et constituent une
part importante de leurs revenus. Rappelons le principe 48,9% du pactole est
divisé en parts égales, 24,5% est distribué en fonction du classement sportif
de la saison en cours, 4,9% selon le classement sportif des 5 saisons d’avant
et 21,7% selon le nombre de passages télés des 5 saisons écoulées dont la
dernière.
le classement pour la saison 2011-2012
clubs
|
montant des droits télé
|
|
1
|
Olympique
Lyonnais :
|
43 822 312
|
2
|
Paris SG :
|
43 280 881
|
3
|
Olympique de
Marseille :
|
39 519 199
|
4
|
Lille :
|
38 064 749
|
5
|
Bordeaux :
|
36 519 400
|
6
|
Montpellier :
|
35 310 891
|
7
|
Stade Rennais
:
|
30 657 967
|
8
|
AS
Saint-Étienne :
|
29 282 176
|
9
|
Toulouse :
|
26 988 139
|
10
|
Evian TG :
|
19 944 435
|
11
|
AS Nancy Lorraine :
|
19 909 661
|
12
|
Valenciennes
:
|
19 759 237
|
13
|
Lorient :
|
18 853 413
|
14
|
Nice :
|
18 804 076
|
15
|
Sochaux :
|
18 232 434
|
16
|
Auxerre :
|
17 810 113
|
17
|
Brest :
|
16 810 632
|
18
|
Ajaccio :
|
16 075 228
|
19
|
Caen :
|
14 490 563
|
20
|
Dijon :
|
13 724 368
|
En
Angleterre, le mode de calcul des droits télé profitent de manière assez
partagée à tous les clubs. Tous les clubs de Premier League ont un pactole
assuré de 32,4 millions de livres (40,6 millions d’euros). A cela s’ajoute
environ 570 000 livres (715 000 euros) par match retransmis à la TV et 755 000
livres (946 000 euros) par place gagnée en championnat. Si on compare les deux systèmes, le moins bien loti des
clubs Anglais gagne autant que l’OM soit le troisième au classement des clubs
Français. Certes, les montants distribués sont plus importants mais répartis
plus équitablement
A titre
de comparaison, le même classement en
premier league
clubs
|
montant des droits télé
|
|
1
|
Manchester
City
|
£60.6m
|
2
|
Manchester
United
|
£60.3m
|
3
|
Tottenham
|
£57.3m
|
4
|
Chelsea
|
£54.4m
|
5
|
Liverpool
|
£54.4m
|
6
|
Newcastle
|
£54.2m
|
7
|
Arsenal
|
£56.2m
|
8
|
Everton
|
£48.9m
|
9
|
Fulham
|
£47.4m
|
10
|
West Brom
|
£46.6m
|
11
|
Swansea
|
£45.9m
|
12
|
Norwich
|
£45.6m
|
13
|
Sunderland
|
£44.4m
|
14
|
Stoke
|
£43.6m
|
15
|
QPR
|
£43.3m
|
16
|
Wigan
|
£42.8m
|
17
|
Aston Villa
|
£42.1m
|
18
|
Bolton
|
£40.6m
|
19
|
Blackburn
|
£40.3m
|
20
|
Wolves
|
£39.1m
|
La part du sponsoring
La Ligue de Football
Professionnel a mis fin courant juin aux restrictions gouvernant les règles de
sponsoring à la demande de différents clubs de Ligue 1 et Ligue 2. Désormais,
chaque club pourra avoir le nombre de sponsors qu’il souhaite et les afficher
où il l’entend. La mesure
n’a pas fait de bruit mais elle aura un impact économique important pour les
clubs pros français. Pour combattre la baisse des revenus liés au sponsoring
suite à la crise économique, la LFP a mis fin aux différentes règles limitant
le nombre ainsi que l’emplacement des sponsors sur les maillots et shorts des
différents clubs. La limite de 6 sponsors sur le maillot et le short est
désormais obsolète.
Les
entreprises qui choisissent d’investir dans le football le font pour un raison
simple, la visibilité dont dispose le football auprès des médias va permettre à
la marque de se montrer. Seulement, cette vitrine a un coût 6 millions d'euros
en moyenne pour un club "phare" de Ligue 1 (Marseille, Lyon,
Bordeaux, PSG...), 2 millions d'euros pour un club plus
modeste en ligue 1 contre 500 000 euros
par an en moyenne en ligue 2. Bien souvent en plus du sponsoring maillot,
des petits avantages sont négociés comme la mise à disposition de voitures,
quand le sponsor est un constructeur automobile. Pour le club, l’intérêt est
purement financier. Maintenant
au niveau Européen, les clubs
français sont bien loin derrière leurs homologues, 25 millions d'euros par an
pour Manchester United avec Aon ou pour le Bayern Munich avec Deutsche Telekom,
30 millions d'euros pour Barcelone avec Qatar Foundation, mais pas seulement,
des clubs à la réputation plus modeste sont largement devant, Wolfsburg avec
Volkswagen pour 20M€ par an, Sunderland en Angleterre avec Invest in Africa
25,7M€. Et on ne parle que de sponsoring maillot !
Une autre
option en terme de sponsoring est de plus en plus répandu le naming, à savoir
donner à un stade ou une salle le nom d’un annonceur. Cela se fait déjà en
Allemagne avec le Bayern Munich et son Allianz Arena, en Angleterre avec
l’Emirates Stadium, l’antre d’Arsenal ou aux Pays-Bas avec le Philips Stadion
du PSV Eindhoven. Les sommes peuvent être extrêmement intéressantes pour les
clubs. Arsenal a signé pour 150 millions d’euros sur 15 ans avec Emirates alors
que le Bayern Munich en a eu 50 millions de moins pour la même durée avec
Allianz. Le naming, un deal gagnant-gagnant pour le club qui s’assure une
source de revenus relativement importante et à l’annonceur une visibilité
unique et donc une opportunité unique de communication auprès du public
consommateur. Cette stratégie se répand peu à peu en France avec les derniers
stades, la MMArena au Mans ou l’Allianz riviera à Nice.
En termes de
revenus il faut complètement mettre de côté ces clubs portés par des capitaux à
la provenance exotique(le Qatar pour Paris ou Malaga, la Russie pour Chelsea ou
Monaco) mais au combien rémunérateur. A
l’approche de la réforme du fair-play financier voulue par Michel Platini, ces
clubs doivent trouver une solution pour ne pas dépenser plus d’argent qu’ils
n’en gagnent. Une voie pour contourner cette réforme pourrait être tracé par le
PSG si la rumeur concernant un contrat de sponsoring maillot entre la Qatar National Bank et le club
Parisien était signé pour la somme de 100M€.
Les recettes
des clubs professionnels sont multiples et se doivent aujourd’hui de les faire
parvenir à un équilibre. Poussé par le fair-play financier, les clubs majeurs
doivent devenir des entreprises qui misent plus sur leur rentabilité que sur
des mécènes richissimes. La crise économique ne permet plus aujourd’hui non
plus aux collectivités locales de soutenir à bout de bras les clubs comme elles
l’ont fait à une époque. Demain, si les grands clubs veulent devenir fiables ce
ne sont pas seulement les recettes qui devront être maitrisés mais surtout les
dépenses et parmi elles, les salaires des joueurs devenus depuis bien longtemps
hors norme.
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